Fin d’interdiction de stationner

Pour cette 9ème édition de FIN D’INTERDICTION DE STATIONNER, dispositif de résidence longue durée porté par l’Usine, CNAREP, Laure Terrier a convié Mathias Forge et Anne-Laure Pigache pour repenser leur façon d’inventer ensemble et trouver davantage d’horizontalité dans la façon de mener le travail, pour aussi faire un chemin inverse de celui développé depuis des années :
inventer en partant du sens et de l’intellect pour aller vers les lieux et non l’inverse.

« Le programme peut être conçu comme un processus déambulatoire qui permettrait de voyager entre une série de relations qu’il s’agirait, dans le même geste, de raccorder selon les intensités qui traversent la situation. Il constitue un moyen de repérage dans la conduite d’un projet. […] On programme une chose, mais en même temps, on ne sait pas à l’avance comment cela va tourner. C’est dans cette indétermination que vont se fabriquer une série de relations censées permettre le passage. La question qui se joue lors de l’élaboration du programme et au cours de sa réalisation est donc la suivante : quelles relations allons-nous sélectionner et comment allons-nous tisser des ponts entre chacunes d’elles ? […] Construire un programme, à la manière d’un patchwork, par bout à bout et ajouts successifs, en fonction des intensités rencontrées. Les programmes nous intéressent là où ils se confondent avec le devenir. Les programmes ne sont pas des manifestes mais des moyens de repérages pour conduire des
expérimentations qui débordent nos capacités de prévoir. »
Micropolitique des groupes, David Vercauteren, éd. Champs Libres

Ils ont lu Marie José Mondzain, Confiscation, Pascal Nicolas Le Stratt, Le travail du commun, David Vercauteren, Micropolitique des groupes et Michel de Certeau, L’invention du quotidien. De chaque lecture, ils ont inventé des manières de traverser la ville, à pied, dans les transports en commun, seul, ensemble. De ces déplacements, ils ont tracé sur des cartes, ils ont dessiné, ils ont écrit, ils ont dansé, parlé et transformé leur vécu au plateau. Du plateau, ils ont posé des questions, avec lesquelles repartir marcher…
Ils ont aussi invité la chercheuse en esthétique Catherine Grout à jouer à ces jeux avec eux, à partir de son dernier ouvrage, L’émotion du paysage.

De cette écologie circulaire est né petit à petit un drôle de dispositif, accueillant et ludique, qui invite à déjouer joyeusement ses zones de confort et convie tous les curieux prêts à jouer avec leur corps, les mots, le dessin, l’inconnu, collectivement : LA GRANDE SURFACE.